Le Journal / Notes

Carnets d’illustres: Les 150 ans de Lafite Rothschild

Retour sur trois dîners uniques organisés en mai 2018 pour célébrer les 150 ans du Château Lafite Rothschild avec d’illustres amateurs de tous horizons.

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Trois joyeuses dégustations de millésimes choisis dans les 150 ans d’histoire du Château Lafite Rothschild. Nous vous en livrons le témoignage sous la forme des beaux carnets de dégustation remplis par quelques-uns de ces illustres convives.

On est en 2017. Saskia de Rothschild et son père, le baron Eric, discutent de l’anniversaire à venir : les cent cinquante ans écoulés depuis l’acquisition par leur aïeul James du Château Lafite Rothschild.Comment célébrer un tel événement ? Bien que tentante, une dégustation verticale de cent cinquante millésimes en petit comité, entre père et fille, est vite écartée. Pour des raisons évidentes de modération, et aussi parce qu’il est plus sympathique de déguster des bonnes bouteilles en bonne compagnie.

Saskia et son père décident d’organiser trois dîners au printemps 2018. Ils sont résolus à mélanger les genres : artistes, écrivains, sportifs, grands critiques. Chaque dîner réunit un aréopage dont la diversité doit être l’étincelle de conversations fertiles et de notes de dégustations surprenantes.

Préparatifs à Lafite avant les dîners du 150ᵉ anniversaire : le linge est repassé, les tables dressées, chaque détail soigné comme la promesse d’un grand moment.

Nos hôtes essuient bien quelques refus. Barack Obama et Lebron James ne sont pas disponibles, Michel Gondry non plus. Mais Francis Ford Coppola répond à l’appel avec son fils Roman, la tenniswoman Amélie Mauresmo aussi, ou encore l’acteur anglais Dominic West. Moins surprenant, Jay McInerney, le prolifique romancier américain et amateur de grands crus, est de la partie. Tout comme les éminents critiques Jancis Robinson, James Suckling et Neal Martin ; l’artiste Serena Carone ou l’ex Ministre de la Culture français Frédéric Mitterrand. 

Témoins de ces dîners, quelques rares photos et, surtout, les carnets laissés par chaque convive. En regard des millésimes dégustés, parfois à l’aveugle, leurs notes de dégustation. Poétiques, précises, illustrées avec brio : mises bout à bout, ces notes disent le plaisir d’une dégustation qui s’échappe des canons normatifs pour être un vrai exercice de liberté créative.

Avant de vous laisser en juger sur pièces, un exemple d’invitation envoyée par Saskia de Rothschild à Francis Ford Coppola.

“Cher M. Coppola,
Nous avons appris que vous aimez l’excellent vin rouge, et nous souhaitions vous demander votre aide pour une mission un peu particulière… une mission secrète qui implique de boire…”

Enfin, les stars du show : morceaux choisis des beaux carnets de dégustation laissés par nos invités. Le carnet de dégustation façonné par l’artiste française Serena Carone comme un livre animé.

Dominic West, acteur anglais, à propos du millésime 1868 :

“Like watching an oak bonfire, I am watching the sun’s energy being released after 150 years. An astonishing time capsule – a 19th century sun shining across the years.”

« C’est comme regarder un feu de joie en bois de chêne.Je suis témoin de la libération de l’énergie du soleil après 150 ans. Une capsule temporelle étonnante, un soleil du XIX° siècle qui brille au fil des ans”

Eric de Rothschild à propos du millésime 1881 :
“Un miracle ! Charme, intelligence, discrétion, déliciosité – une berceuse qui vous entraîne vers les rêves les plus doux.”

Yuko Kayabashi à propos du millésime 1955 :

“Gentle Lafite wine like a couple quietly cuddling »

“Un Lafite doux comme un couple qui s’enlace tendrement”

Frédéric MItterrand, ex Ministre de la Culture français, à propos du millésime 1999 :
“Le visiteur solitaire et silencieux qui nous emmène avec lui dès qu’on l’a goûté. Mais attention, il s’évanouit comme il est venu…
Les raisins célèbres”

Francis Ford Coppola, réalisateur américain, à propos du millésime 1982.

Julia Oudil, sommelìere, à propos du millésime 1953 :
“Semble 30 ans plus jeune. Incroyable. Cerise burlat. Touche de caramel au lait. Une impression de jeunesse, trame tannique fondue, parfaitement intégrée mais présente. Prune à l’eau de vie, herbes fraîches. Jeune et vibrant.

Saskia de Rothschild, à propos du millésime 1945 :
“Une bombe, un grain, une joie de dégustation. Mâche de sous-bois, cendre et poussière de crayon, mais fraîcheur !

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